Ikigaï : au-delà des étiquettes, embrassons la plénitude de la vie

Les sociétés occidentales contemporaines nous bombardent de l’injonction d'être heureux et épanouis. La quête de sens peut alors devenir un objectif, un cahier d’exercices, une énième performance.

Depuis quelques années, les réseaux sociaux nous abreuvent de contenus, tous aussi “inspiring” les uns que les autres. Pour beaucoup, les fils d’actualité sont devenus des moodboards racoleurs : la meilleure méthode pour atteindre les sommets, nos trois étapes simples pour découvrir votre véritable vocation, etc. L’accomplissement de soi est partout décliné en images, textes, sons et business.

La quête effrénée de sens

En tant qu’amie, citoyenne, coach, professionnelle, j'ai vécu et souvent entendu la souffrance de celles et ceux qui se sentent perdus, incapables de mettre le doigt sur leur vocation, leur raison d'être.

Beaucoup se sont livrés à la méthode de l'ikigaï (raison d’être en japonais), à la recherche d’un "eureka" salvateur, qui éclairerait leur chemin. Pour certains, ce fut la lumière, le début d’une vie enchanteresse ; pour d’autres, la désillusion. Parmi ces derniers, des “happy-few” auront parfois eu la chance de goûter à leur rêve d’ermite ou d’entrepreneur artisan, avant de se confronter - à nouveau - à une réalité plus terre à terre. 

Ma passion pour la maïeutique et mon expérience personnelle m’ont conduite à tester différentes méthodes pour découvrir le sens de mon existence, focalisant, par myopie, mes questions et recherches sur la vie professionnelle. Échec, retour à la case départ.

Escale après escale, le voyage révèle le sens

Avec du recul, je pense aujourd’hui qu'on ne cherche pas son ikigaï comme on cherche une clé perdue. Au contraire, je pense que l’ikigaï nous vient comme un cadeau précieux de la vie, une révélation qui émerge d'un cycle d'expériences et d'expérimentations. 

Tout comme la vie elle-même, l'ikigaï est un mouvement de l'être, qui se nourrit du vécu, des rencontres, des pensées, des voyages, des émotions, de la spiritualité et de l'âme.

J’ai eu la chance de croiser la route d’une personne merveilleuse qui a été mon coach. Sa sagesse m’a invitée au voyage de la vie. Ma plus grande fierté est d’avoir révélé mes valeurs de liberté, d’ouverture, de curiosité et de créativité. C’est là que le voyage put démarrer.

Douze ans plus tard, je lui suis encore reconnaissante et à mon tour, j’ai envie de vous inviter à rester ouverts et curieux et à accueillir les moments joyeux comme les plus tumultueux. Chacun d’eux porte un précieux message.

Ne réduisons pas la vie à une citation, si belle soit-elle, à une étiquette, à une vocation professionnelle, un livre d’activités ou une performance sociale. La vie se suffit à elle-même.

Au-delà des injonctions sociales et des étiquettes rassurantes, embrassons le mouvement naturel de la vie, comme nous y convie Ralph Waldo Emerson, écrivain et philosophe américain du XIXe siècle : "La vie n'est pas une destination, c'est un voyage à savourer."

Laissons l'ikigaï nous trouver.

Précédent
Précédent

Sommes-nous devenus des Homo responsor ?